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jeudi 10 mars 2011

S'effacer ou perdre la face.

Message de bienvenue

Bienvenue à tous sur mon blog.
J'aimerais partager avec vous mes coups de coeur, lectures, découvertes, passions ...essentiellement dans le domaine des arts et de la littérature en général et de la poésie et de la gravure en particulier.

J'avais oublié
mon image dans le miroir
le temps l'a effacée.

LISEZ JOSSE

Mon Coup de coeur: " CLOUES AU PORT" de Jacques Josse


La ligne de flottaison des mots et des morts.

« Cloués au port »

     Sur la couverture du livre, il y a cette bouteille verte, sans clou pour la suspendre, mais la ligne de flottaison reste celle de l'horizon, le culot tout en haut. Elle est verte comme la mer, lumineuse comme un phare.
Il y a dans ce port, dans cet estuaire des vivants et des morts, la rive droite et la rive gauche; « du côté de chez le capitaine » et « du côté de chez Jimmy le grutier ». Il y a vivre, naître et mourir au pays qui leur ressemble. Et au milieu, le lieu de retrouvailles et de relevailles. Après l'accouchement de la douleur les morts se relèvent et se réveillent grâce au capitaine qui maintient le monde à la verticale. Retrouvailles des vivants et des morts dans un café qui n'est pas qu'un débit de boissons, mais aussi un débit de paroles et d'histoires. C'est un lieu d'écriture et de parole vivante pour Jacques Josse: les récits se mêlent et font revivre les morts du cimetière d'en face, les vivants d'hier et les morts de demain.Relevailles des morts qui se réveillent sous la plume du « laveur de mo(r)ts » qu'est Jacques Josse. Entretenir « les vies minuscules », en lavant les tombes et les mots, au milieu d'un véritable jardin japonais, maintenir les stèles bien droites grâce à la ligne de flottaison des mots, style bien tenu, ni trop tendu, ni trop relâché...voilà la réussite de ce tombeau. Les morts en dessous soutiennent les vivants, cloués au port, à leur port d'attache, comme leurs rêves.
Le monde flotte entre ciel et mer, accroché à la grue de Jimmy, le monde flotte aussi pour le capitaine, « capitaine Achab » dans « la houle roulant les images des cieux », dans les tempêtes à la Turner et le brouhaha des voix du café et le clapotis du whisky. Pour Jimmy, le bec du héron sur son verre de bière Pelforth ressemble à la flèche de sa grue, clouée au port. Café des phares, cafard des fées, de Fréhel aux Roches Douvres... tout le monde se donne rendez-vous au café de Jacques Josse: Tristan Corbière, Conrad, Melville allument même des terres de feu pour Jimmy le taciturne.


Libre capture d'images



  Pas de silence
  marcher dans la neige
  le blanc s'est tu



 


CAPTURE DE COULEURS . Regarder c'est choisir





Gravure et pare-brise
le signifiant est votre signifié

MONTERTELOT



EAU MIROIR ! O MIROIR !
Où est le réel? Où est le rêve ?















"ON N'ADMIRE UN PAYSAGE QUE DANS LA MESURE OU ON L'A D'ABORD REVE"
Merci Bachelard !

ERRE LIBRE

L’ERRE LIBRE

Le bleu s’est échappé de la mer
Soif de la terre à boire les couleurs
A se griser dans le prisme
La mer tend son miroir
Rêve emprisonné sur une ligne
Horizontale
Il faudra bien ramer
Jusqu'à la verticalité des songes
Etendre mes rêves
Aux bras bruns des goémons
Ma main tendue viendra saisir
leur matité moite
A l’encre pulpeuse
Et la vie cognera
A l’équarrissage des mots
Arqués et pas sages
Tendus à l’étrave des nuages.
Oh ! le fragile équilibre des châteaux de sable
Dans les douves maternelles
L’eau des certitudes adultes
Qui creusent creusent...
...Travail de sape
Dans la plage du silence
Et le grand cercle mouvant de l’attente
La vacance du temps
Et le soleil dans les trous d’eau
Cache ses yeux
Secrets tapis sous les rochers
Rires empilés dans la mémoire
Du granite
Quand les souvenirs se sont envolés
Les pensées détournées
Dans l’attente de l’oubli
Dans l’oubli de l’attente
Dans l’attente de l’attente
Dans l’oubli de l’oubli
Désirs fourvoyés
Bras d’air encerclant des îlots de pensées flottantes
Eaux troublées par le passage du vent
Rêves tendus vers d’autres rêves
Les îles au loin finissent par...
...Se rassembler et se ressembler...
Il suffit de parler aux oiseaux
Péninsules démarrées
Les nuages s’essoufflent
Et ouvrent leur ventre à rêves
Comme le frai des poissons

O le gris perle du ciel
A faire rougir le sable !

Et l’ivresse bleue d’une vague
Qui recrache en embruns nos cris d’enfance
Quand les mots ont été oubliés
De ne pas avoir été prononcés
Et la voix du vent
Libère l’écume
Il suffit d’épouser à distance la dentelle
Des rochers et d’échanger des signes
Combien de signes d’eau en a-t-il fallu
Pour allumer les yeux des îles ?
Combien de battements du cœur veilleur
Pour entretenir les tremblements extrêmes
Qui font respirer les phares ?
Touriou tan
Gardiens du feu
Maintenez les rêves allumés
Le monde peut mourir de froid. 

Jacques Poullaouec 

LE SILENCE EST BLEU


"LE BLEU NE FAIT PAS DE BRUIT"JM MAULPOIX
6 HEURES DU MATIN UN DIMANCHE MATIN DEBUT JUIN 2008 GOLFE DU MORBIHAN MOULIN DE PALUDEN ARRADON

Le bleu cogne aux volets blancs
Le lait noir de la nuit
Absorbé dans l'éponge des arbres
Transfusion de silence.

JAC

Rêve bleu

   Fixer le temps
    Comme la chlorophylle fixe le vert...
l'envers du vent 
    Sur le mur
Quelques crampons...

.Pin up and down

          J'ai en charge  tous ....les nuages
                                                                                                       et leur poids de rêves,

leurs gouttes de sommeil,
nées sous d'autres cieux
ou d'autres ciels de lit
                  
                                  Allongés sous d'autres paupières
                                  REVES BLEUS
                                  Qui se réaliseront eau

Pour porter combien de bateaux ?

GRAVURE EN TAILLE DOUCE





 






TAILLE DOUCE

         Tout est question de taille et de douceur. La main, à la poursuite de la ligne, cherche une maculation. La neige ? chacun la croit blanche , pour soi...comme le papier, comme la nuit... candide idée d’une ligne en partage : mes rêves sont à vous , vos rêves sont à moi. Egarement subtil : Ariane n’est pas au bout de son fil . Tenue , ténue , tendue , exténuée , la pointe sèche prépare sur le cuivre ses routes de lumière qui boiront l’encre avant la transfusion dans la peau du papier . L’acide précède la douceur de la taille et la peau cuivrée de la plaque se prépare au sacrifice des scarifications . Et c’est ma main qui l’habille de rêves croisés comme se croisent les routes : cicatricielles figures dans les blessures fermées aussitôt qu’ouvertes . Votre œil marchera sur les brisées et les plis de ma mémoire. Dans les plis des draps blancs et muets, les corps amoureux donnent à lire de végétales figures . Tendre les cartes dans les arcanes du Tendre, tracer puis écarter les cendres . La pression est forte, douce la taille.