Pages Poésie. Littérature . Gravure . Peinture. Photographie. Divers. Bio

lundi 10 septembre 2012

CARESSER LA PEAU DE LA TERRE

ça y est ! Notre livre est publié depuis le 6 septembre 2012 aux éditions Publibook.
Léon Philibien voulait marquer d'une pierre blanche plusieurs années de vol et d'observation du monde à bord de son ULM. Je suis le frère Jacques qui lui a prêté sa plume pour écrire quelques mots en contrepoint 

Comment peut-on caresser la peau de la terre ? Avec les ailes d'un papillon ? Avec la plume d'un tabellion ?

Once upon a time

Il était une fois , comme on dit chez nous...
Dans une de ces planètes qui tournent autour de l'astre nommé soleil, il y avait un homme,ni trop jeune, ni très vieux,de beaucoup d'esprit, que j'ai eu l'honneur de connaître dans le dernier voyage qu'il fit sur notre petite fourmilière; appelons-le Léon-Papillon, nom qui convient fort à tous les gens zélés, pardon, les gens ailés.
Léon se mit à voyager de continent en continent, de pays en pays, d'arbre en arbre, de fleur en fleur, de fourmilière en fourmilière . Il voyageait sur sa merveilleuse machine volante, sur sa mobylette des airs, sur son ULM, objet volant bien identifié, auquel on l'identifia beaucoup. « Ceux qui ne voyagent qu'en voiture seront sans doute étonnés de cet équipage de là-haut. Notre voyageur connaissait merveilleusement les lois de la gravitation, et toutes les forces attractives et répulsives. Il était expert en vents, anémo-maître en quelque sorte; il regardait le monde de haut mais sans aucun mépris, sans aucune condescendance. Léon savait garder ses distances: trop haut, on ne voit rien; trop près, on ne voit plus rien; dans l'entre-deux, on voit bien. Chacun sait que la proximité déforme. De là haut, il regardait le monde au bout de sa lunette, en sortait par magie des images.
Les ailes du papillon n'aboliront jamais le hasard, qu'on soit bien ou mal armé! Mais un jour, le hasard fit que Léon Papillon se posa près de la demeure d'un petit homme à la tête chenue, que partout dans le pays à l'entour, on appelait Tabellion. En guise de cadeau, Léon offrit ses images à Tabellion. En échange, celui-ci lui prêta sa plume pour écrire quelques mots, au clair de la lune ou ...de la terre, si on est Breton .
« Cette terre ,que tu me montres dans tes images, est si mal construite, si irrégulière et d'une forme qui me paraît si ridicule! Tout semble être dans le chaos: voyez-vous ces petits ruisseaux...dont aucun ne va de droit fil, ces étangs qui ne sont ni ronds, ni carrés, ni ovales, ni sous aucune forme régulière...En vérité, ce qui fait que je pense qu'il n'y a personne dans vos images ni dans ces pays, c'est qu'il me paraît que des gens de bon sens ne voudraient pas y demeurer. »
« Eh bien, dit Léon, ce ne sont peut-être pas non plus des gens de bon sens qui l'habitent. Tout vous semble irrégulier chez eux, mais ici aussi, chez nous, la terre porte des traces. Il y a des traces sans hommes,mais il n'y a pas d'hommes sans traces, hélas !


 

Le vent, les fleuves et les mers, les pattes des animaux, les pieds des hommes écrivent de belles lignes sur la terre. Je suis le colporteur de ces images. Les machines , elles, qu'elles volent, rampent, rapent, accrochent, éliment,scarifient, sacrifient....s'attaquent aux peaux de la terre et y laissent leurs cicatrices, leurs cicatraces.

Et voilà comment Léon-Papillon et son Tabellion se mirent à cet ouvrage. Vous y trouverez des mots et des mots sur les maux de la terre. Mais comme dit Charles Baudelaire, « le Beau est bizarre »;Puissent les images de Léon et les mots de Tabellion vous ouvrir les yeux sur les peaux de terre qu'on devrait caresser au lieu de violer. 

(Que Voltaire me pardonne, j'ai emprunté à son Micromegas, quelques lignes (en italiques) pour écrire ce texte ) 




Ce livre ne parle pas que de traces. Il veut aussi mettre en correspondance des lieux visités par Léon et des
personnes qu'il a rencontrées et auxquelles je m'adresse directement, sans jamais les avoir vues.



 en Ethiopie, plateau de Gondar

Osman

Un éclair dans tes yeux
une étoile sur ton front
le ciel est parfois si bas


en Mauritanie, oasis de Chinguetti

Khadijah et Kalila

Le sable est la peau
la terre est la mère

 
en Ethiopie, Makele
 Markos

Certains regards transpercent
quand on  remplace les mots
par les balles


en Ethiopie, plateau d'Abyssinie
Ermias

Ouvre la terre avec le couteau de tes yeux
tes cils battent
au même rythme que les blés

 .

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire