par le nyctalope que je suis :
Il y a du blanc qui m'attend
il y a une feuille qui me tend
son espace.
éblouies oubliées
de l'autre côté de la feuille
les années-lumières
Dans les buissons de mes mains
une plume dort.
Un mot la réveille.
Laisser flotter quelques paroles dans le silence
laisser courir quelques mots sur la page blanche
La pieuvre aussi se cache derrière son encre.
Papillon bleu
sur ciel bleu
il a l'air de Rien
La nuit avale
peu à peu les lignes
écrire dans l'ombre
Ce reflet dans mon verre
Je boirai le nuage
et le vent avec
Il fait noir en moi
le noir d'une chambre noire
révéler la lumière
La lumière s'allonge
je me lève
marre de l'ombre!
Peut-on suivre
le soleil à la trace
sans sa part d'ombre ?
La lumière a toujours
une deuxième chance
celle de la nuit
La feuille tombe
la lumière passe
le souvenir germe
Jacques Poullaouec
Pour combler les vides et ...les lecteurs de ce blog que j'ai quelque peu délaissés ces temps-ci voici les derniers mots de "L'innommable" de Samuel Beckett.
"...il faut continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu'il y en a, il faut les dire , jusqu'à ce qu'ils me trouvent, jusqu'à ce qu'ils me disent, étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c'est peut-être déjà fait, ils m'ont peut-être déjà dit, ils m'ont peut-être porté jusqu'au seuil de mon histoire, devant la porte qui s'ouvre sur mon histoire, ça m'étonnerait, si elle s'ouvre, ça va être moi, ça va être le silence on ne sait pas , il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer."
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