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dimanche 5 janvier 2014

georges perros (3/4) - Vidéo Dailymotion. Dessiner ce qu'on a envie d'écrire

georges perros (3/4) - Vidéo Dailymotion

Extraits d'un livre de Perros que m'a dédicacé Frédéric Poulot, son fils, (au nom du père et du fils et de l'esprit, pas saint du tout, mais très sain )...rencontré par hasard à Douarnenez.

Voici quelques textes qui parlent du rapport que Perros entretenait avec la peinture.

1 J'envie les peintres. Il me semble que ce qui nous reste de bonne folie, de hardiesse, de liberté à l'état pur, brut,participe de leur geste exemplaire. Il y a mieux. On perd rarement son temps avec un peintre, sa parole est presque toujours conductrice d'un rêve que le langage du poète aurait tendance à écraser ou à planifier, dans le pléonasme du mot pour mot. Il  y a un bonheur du peintre , qui vient de son travail même, à mi-chemin entre l'artisanat et la féérie. Car si écrire, c'est rentrer chez les hommes, chez soi, en quelque sorte, peindre, c'est rester dans une enfance que l'épreuve de la plus ingrate majorité ne parvient pas à entamer. À perturber. C'est passer du tableau noir au tableau blanc, sans rupture de charme.

2 Le tableau dit à l'homme : "Ce que tu penses ne me regarde pas." (...)ce qu'on en pense n'a guère d'intérêt. Le tableau empêche de penser comme on a coutume de le faire, il remet la pensée à plus tard, comme un dictateur bénéfique, un marchand d'espace. Un tableau renforce la solitude originelle de l'homme, il est bien difficile d'être deux devant un tableau, il exige la séparation.

3 Que va faire le poète chez le peintre? Se rafraîchir les idées.

4 Il semble donc que le peintre digne de ce beau nom travaille à prélever des fragments de rêve englués, engloutis dans le corps poisseux du réel...

5 Le peintre montrant ses tableaux n'est jamais un homme tranquille. Il sait très bien qu'il n'y a aucune équivalence concevable entre le résultat désormais brut de son travail difficile, là, sur le mur, et ces gens qui viennent se faire passer en revue par l' œuvre au garde-à-vous, sans doute mortifiée d'avoir été mise au mur du jour après avoir été royalement, quoique clandestinement, exposée à celui de la nuit.

                                                                                              Papiers collés 2

6 L'écriture c'est passer le temps.
   La musique c'est le faire passer.
   La peinture c'est l'effacer.

                                                                                              Papiers collés 3

7 Tableaux de plein air.
   Les tableaux ne font plus partie du mobilier, mais de l'espace. Fragments du monde
   absolu accrochés à un mur qui lui-même est dans le vent.

                                                                                              Papiers collés 2

8 Je n'ai pas envie " d'écrire un livre ".
    L'envie de dessiner plutôt que d'écrire. L'envie de dessiner ce qu'on a envie d'écrire...Et voilà qu'il me faut écrire que j'étais parti pour pour...dessiner.

                                                                                              Je suis toujours ce que je vais devenir

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