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mardi 29 novembre 2011

Les dernières paroles du poète . René Daumal .


"C'est souvent le sort- ou le tort -des poètes de parler trop tard ou trop tôt."

"Non est mon nom ."

1908 / 1944 . Mourir à 36 ans . Encore une étoile filante ! Encore un autre Ardennais, ardent comme Rimbaud . Encore un poète qui, comme Rimbaud, s'est fait voyant .Quittant les ornières de la pensée routinière,  il a pris le risque du vertige pour marcher sur le fil, essayant de maintenir le fragile équilibre, pour franchir le"Mont Analogue". "La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil", écrira aussi René Char ..Trop pressé de quitter les errances de "la poésie noire", asservie à la matière, au corps, au moi...il a cherché pendant la courte marche de sa brève vie à écrire le "Poème blanc" , celui "qui ouvre la porte du seul monde, de celui du seul Soleil, sans prestiges, réel "..Il s'y est brûlé les ailes , papillon de nuit trop attiré par l'authenticité et l'absolu.

Cette exigence du réel, de l'espoir et du désir , à combien de désespérés a-t-elle pu sauver la vie ?


Je suis mort parce que je n'ai pas le désir,
Je n'ai pas le désir parce que je crois posséder,
Je crois posséder parce que je n'essaye pas de donner;
Essayant de donner, on voit qu'on n'a rien,
Voyant qu'on n'a rien, on essaye de se donner,
Essayant de se donner, on voit qu'on n'est rien,
Voyant qu'on n'est rien, on désire devenir,
Désirant devenir, on vit. 

Mai 1943 
 

"Ce que tu donnes est à toi pour toujours.
Ce que tu gardes est perdu à jamais."
Proverbe soufi

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