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vendredi 21 septembre 2012

Le labyrinthe ou le doute de l'ombre




Souvent devenu un thème de cauchemar, avec l'image monstrueuse du Minotaure, le labyrinthe est le lieu de toutes les errances mais peut aussi être vu comme un lieu de tous les ressourcements . Il existe en Toscane, à Volterra, un labyrinthe étrusque, une spirale dont le centre est un visage qui sourit. Puissè-je trouver une écriture qui évoque ce labyrinthe rassurant. 




      
           
            

   Etre la fenêtre, c'est à dire transparence. Voir, être vu. Donner à voir l'extérieur pour celui qui est à l'intérieur, laisser voir l'intérieur pour celui qui est à l'extérieur. L'écrivain laisse se dérouler son fil d'Ariane, mais ce fil est invisible. C'est grâce au fil d'Ariane que Thésée put s'orienter dans le labyrinthe , pour trouver et tuer le Minotaure. Mais le mythe ne dit rien des traces que le héros laissa en entrant dans le labyrinthe. Le chemin est balisé, le navire trace sa route entre les écueils, le petit Poucet «égrène sur sa route des rimes», mais une fois le livre écrit, il faut enlever les échafaudages. Un rabbin hassidique nommé Rabbi Nahman(1772-1810) n'écrivait-il pas : «Ne demande pas ton chemin à quelqu'un qui le connaît car tu ne pourrais pas t'égarer.» 
L'écrivain est un veilleur. Pendant qu'ils dorment,«il faut que quelqu'un veille» écrivait Kafka. Ceci évoque pour moi le beau titre du livre écrit par Alexis Gloaguen pendant sa résidence au sémaphore du Créac'h sur l'île d'Ouessant : «La chambre de veille.».









 Chambre de veille et d'éveil donc. Chambre de lumière ou chambre noire, camera obscura, peu importe, de toute façon, comme dans les labos de photographie argentique d'antan, l'écriture est le lieu de la révélation, le labyrinthe révélateur.








 Les ombres sont errantes, à n'en pas douter.



Jack Torrance dans le film de Stanley Kubrick «Shining» est gardien de nuit et de jour d'un immense hôtel déserté et coupé du reste du monde par la neige.Ce  romancier sur sa machine à écrire réécrit sans cesse la même phrase («All work and no play makes Jack a dull boy») sur toutes les pages. Il se trouve face à un labyrinthe. 

Mieux vaut le labyrinthe de Volterra que celui de Shining