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dimanche 29 décembre 2013

AIMER

"Aimez-vous quelqu'un autant ou mieux que vous ?

La seule question est là. Vous êtes heureux, même si vous n'êtes pas jugé de retour.L'âge adulte commence au-delà des déceptions et illusions, quand on est capable de dire amen, sans démissionner de la volonté de vie.
 Vous avez des problèmes avec vos enfants, dites-vous ? Si vous vous mettiez à exister, si vous faisiez le poids, si vous deveniez autre chose que le haut-parleur des peurs et des principes; si vous n'étiez plus l'homme absent; si la sérénité vous habitait; si vous étiez capable de vous laisser ré-engendrer par vos fils, c'est à dire expulser par eux de votre carapace de sérieux et de tristesse; si vous aviez la liberté intérieure, de l'humeur, de la fantaisie...

Êtes-vous sûr que ce n'est pas la mort en vous qu'ils repoussent sans le savoir ?

Allons, dit l'Ange, qui que vous soyez, il y a une joie pour vous.Et assez de gémir contre le temps présent, le mal. Laissez le bien pousser en vous et prendre toute la place. Le reste est vain. Allez, partez ! Rentrer en soi, partir en ce sens, c'est la même chose."

Jean SULIVAN / Bloc Notes

Texte trouvé en septembre dernier dans la minuscule chapelle de Sivergue, le plus petit village haut perché du Lubéron.
Lumière!




"Nous avons tous deux vies.
La deuxième commence le jour où on s'aperçoit qu'on n'en a qu'une."

Confucius.



lundi 14 octobre 2013

VIVRE




  G. Ligeti / Musica ricercata

"Je suis mort parce que je n’ai pas de désir,
 
Je n’ai pas de désir parce que je crois posséder,   
   
Je crois posséder parce que je n’essaye pas de donner ;
  
Essayant de donner, on voit qu’on n’a rien, 
 
Voyant qu’on n’a rien, on essaye de se donner, 
 
Essayant de se donner, on voit qu’on n’est rien, 
 
Voyant qu’on est rien, on désire devenir, 
 
Désirant devenir, on vit."


René Daumal.
Je suis mort parce que je n’ai pas de désir.
Je n’ai pas de désir parce que je crois posséder.
Je crois posséder parce que je n’essaie pas de donner.
Essayant de donner, on voit qu’on a rien.
Voyant qu’on a rien, on essaie de se donner.
Essayant de se donner, on voit qu’on est rien.
Voyant qu’on est rien, on désire devenir.
Désirant devenir, on vit.
René Daumal

En savoir plus sur http://www.paperblog.fr/1659351/le-desir-rene-daumal/#yt6dEMfs7yR1FxTm.99

mercredi 9 octobre 2013

"Tâchez d'être heureux"

"Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toutes personnes. Dites doucement et clairement votre vérité et écoutez les autres, même le simple Soyez prudents dans vos affaires ; car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe ; plusieurs individus recherchent les grands idéaux, et partout la vie est remplie d’héroïsme. Soyez vous-même. Surtout n’affectez pas l’amitié. Non plus ne soyez cynique en amour, car il est en face de toute stérilité et de tout désenchantement aussi éternel que l’herbe.
Prenez avec bonté le conseil des années, en renonçant avec grâce à votre jeunesse. Fortifiez une puissance d’esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude. Au-delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous-même.
Vous êtes un enfant de l’univers, pas moins que les arbres et les étoiles ; vous avez le droit d’être ici. Et qu’il vous soit clair ou non, l’univers se déroule sans doute comme il le devrait.
Soyez en paix avec dieu, quelle que soit votre conception de lui, et  quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez dans le désarroi bruyant de la vie la paix dans votre âme de votre cœur. Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau.Prenez attention,  tâchez d’être heureux."

Anonyme, manuscrit trouvé dans une église de Baltimore en 1692. ou plus vraisemblablement texte écrit en 1927 par le poète anglais Max Ehrmann (1872-1945)

Ce texte trouvé sur la toile et qui fait le bonheur des blogueurs, le mien aujourd'hui, le vôtre aussi peut-être .






UNGARETTI : 
La mattina
Millumino
d'immenso
Matin
Je m'éblouis
d'infini
ou
Le matin
je m'illumine 
d'immensité
                                                   (traduction de Philippe Jaccottet)

"Tâchez d'être heureux"

dimanche 22 septembre 2013

TORU TAKEMITSU - La pluie ne lave rien

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visitez
              son site www.giannigiosue.com
              ses expos http://gianni-giosue.photoshelter.com/about/


l'espoir du vent
gonfle les nuages
mais la pluie ne lave rien

Fukushima mon amour
le vent caresse l'eau
le ventre de la mer est calme

le vent s'est levé
parti ailleurs plus loin
ne restent sur l'eau
que quelques planches
un haïku sur ma feuille

les rayons ne parlent pas
ils courent

quelques traces
une carte sur l'écran
le territoire du silence

l'odeur du thé
dans la maison
une tasse renversée

le soleil se lève
encore dans son pays
les ombres le mangent
je n'ai plus d'encre
pour finir mon papier

sous le toit effondré
sous les cils noirs
quelques lumières

phosphènes

                                               Jacques Poullaouec


mercredi 21 août 2013

SE FONDRE

Mots volés à la nuit
par le nyctalope que je suis :

Il y a du blanc qui m'attend
il y a une feuille qui me tend
son espace.

éblouies oubliées
de l'autre côté de la feuille
les années-lumières
Dans les buissons de mes mains
une plume dort.

Un mot la réveille.


Laisser flotter quelques paroles dans le silence
laisser courir quelques mots sur la page blanche
La pieuvre aussi se cache derrière son encre.





Papillon bleu                                                                                          
sur ciel bleu                                                                                                  
il a l'air de Rien                                                                                            

La nuit avale
peu à peu les lignes
écrire dans l'ombre

 Ce reflet dans mon verre                                                                            
Je boirai le nuage                                                                                        
et le vent avec                                                                                              

Il fait noir en moi                                                                                        
le noir d'une chambre noire                                                                      
révéler la lumière                                                                                        

La lumière s'allonge                                                                                    
je me lève                                                                                                      
marre de l'ombre! 

Peut-on suivre
le soleil à la trace
sans sa part d'ombre ? 

La lumière a toujours
une deuxième chance  
celle de la nuit  

La feuille tombe
la lumière passe
le souvenir germe                                                                                 

Jacques Poullaouec

   


 Pour combler les vides et ...les lecteurs de ce blog que j'ai quelque peu délaissés ces temps-ci voici les derniers mots de "L'innommable" de Samuel Beckett.

       "...il faut continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu'il y en a, il faut les dire , jusqu'à ce qu'ils me trouvent, jusqu'à ce qu'ils me disent, étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c'est peut-être déjà fait, ils m'ont peut-être déjà dit, ils m'ont peut-être porté jusqu'au seuil de mon histoire, devant la porte qui s'ouvre sur mon histoire, ça m'étonnerait, si elle s'ouvre, ça va être moi, ça va être le silence on ne sait pas , il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer." 


L'île de l'île . Le rêve d'une île bien réel(le)

Nous les avions rêvés ...cette île, ce prix .

Le prix du livre insulaire d'Ouessant 2013 , catégorie "Beaux Livres" a été attribué à Hervé Inisan et Jacques Poullaouec, pour leur ouvrage

                                                     "Rêver Ouessant"

Le rêve de Jacques Poullaouec et Hervé Inisan

Hervé Inisan et Jacques Poullaouec ont décroché le prix « beaux livres » pour « Rêver Ouessant » ou la rencontre entre l'homme de lettres et le peintre amateur.
           Ce sont donc, d'une certaine manière, les locaux de l'étape, comme disent les coureurs cyclistes, qui ont obtenu le prix dans la catégorie « beaux livres » : Hervé Inisan, qui a de la famille à Ouessant, et son oncle, Jacques Poullaouec, professeur de français à la retraite, originaire de Lesneven et qui vit actuellement dans le Morbihan. L'éditeur de leur livre « Rêver Ouessant » est, lui aussi, un éditeur local, spécialisé dans le voyage : Didier Labouche, des éditions Géorama, basées à Brest. « Rêver Ouessant » est né des activités croisées de l'homme de lettres et du peintre amateur, qui photographie l'île depuis une vingtaine d'années. « Cette collaboration est un peu née par hasard », expliquent les heureux auteurs. Hervé Inisan prenait des photos de vacances qu'il transformait ensuite en aquarelles. Jusqu'au jour où la photographie s'est imposée.

« Ne faites pas ce que vous savez faire »

              Jacques Poullaouec écrivait, de son côté, des haïkus et a notamment publié deux recueils consacrés au chat et aux quatre éléments.(+"Le haïku des pierres / Carnac" avec des photographies de Pierre Converset ) « Ce livre m'a fait du bien, confie-t-il. Il m'a libéré de la forme, parce qu'avec l'habitude, on perd en sincérité, on ne pense plus qu'à la mécanique ! ». Il a donc suivi le conseil de Faulkner : « Ne faites pas ce que vous savez faire » ! Le photographe et l'écrivain se sont ainsi concentrés sur le rêve, « parce qu'on savait ce que l'on ne voulait pas faire et qui avait déjà été fait et bien fait ». Ils ont cherché des thèmes, un fil conducteur et écrit des textes sur les photos, pris des photos sur des textes, marié textes et photos... Et édité un beau livre : un rêve qui est devenu une réalité.

Article du Télégramme du 19/08/2013

extrait liminaire:

Rêve, mode d'emploi

Accoster à une île
c'est s'attacher à un lieu
où l'on se détache de tout
sauf de l'essentiel:
l'eau, l'air, la terre
et Rien
c'est à dire TOUT
c'est à dire L'INFINI

Entrer dans une île
c'est entrer en soi
c'est accepter de se perdre
pour mieux se retrouver.

Marcher dans une île
c'est se déplacer dans un livre
Lire une île, c'est RÊVER

Vouloir décrire une île
c'est prendre le risque
de noyer les mots
ici
on retourne toujours à la mer
plus qu'à la terre.

Pour écrire Ouessant
il faudrait étendre
les pages sur le ciel
et laisser le vent
guider sur le papier
quelques rêves
qui risqueraient de s'oublier
car les mots volent
-c'est du moins ce qu'on dit à terre-
ici
les mots nagent
et coulent et remontent
la ligne de flottaison des âmes
n'a nul besoin d'arpenteur
la mer mélange tout
les plus beaux souvenirs
comme les sombres naufrages.

Peut-on décrire la forme d'une île ?
Peut-on donner des contours à une âme ?

Elle vacille parfois, l'âme
et chavire à grands coups de blues
ivresse du bleu
boire, boire encore le ciel
et trouver la ligne de partage
là-bas, tout là-bas.

Faire ses yeux petits
pour voir grand.

Faire ses yeux petits
posés sur la ligne d'horizon
pour avaler tous les nuages.

Une île
du ciel sur de la mer
et de la terre entre les deux
le poids du bleu sur du bleu
et la légèreté de l'air
une île
une longue ligne
vers laquelle nous nous en allons.

En première ligne
au bout du monde
Ouessant
Une île sentinelle.

Il y a tant de rêves à garder.

Ouessant zone limite
Publié le 26/04/13 13:12 par Louis Gildas
Ouessant—Ah un livre sur Ouessant ? Encore ? … Mais sur ou pour ? L'un et l'autre mon Conseiller général ! Mais un beau livre dont Didier Labouche, l'éditeur brestois de la rue Boussingault à l'enseigne de "Géorama" garde jalousement le secret.
Et il a raison à preuve ce bel ouvrage tout consacré à l'île sentinelle de l'extrême.
Deux, ils sont deux, l'un photographe de talent : Hervé Inisan, l'autre sculpteur des mots Jacques Poullaouec, deux auteurs pour nous offrir comme dans un écrin cet opus, vrai chant d'amour à une terre océane autant battue par les vents autant que rutilante au soleil d'ouest.
C'est à lire, à savourer, à garder pour l'éternité dans sa bibliothèque. La préface est du comédien, auteur, metteur en scène, Olivier Py qui a fait d'Ouessant son ermitage. image2Jacques Poullaouec et Hervé Inisan " Rêver Ouessant", Editions Géorama, 143 pages, 27 euros. ■
logo Louis Gildas est un reporter indépendant. Il a contribué à Armor Magazine, Bretagne Hebdo, et Ouest France, , AQUI TV, Radio Périgueux, Le Journal du Périgord. Collabore à L'Express, à France Bleu Limoges et à l'ABP.

mercredi 2 janvier 2013

0123...2013 "La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil." René Char



Faire naître une plage
sur le dos d'un cheval
le travail de la lumière



Porter le ciel sur le dos
le peigne du vent dans la crinière
l'image du paradis

(textes et photo extraits de "Rêver Ouessant")


Si, comme l'écrit Jean Tulard," l'historien est le prophète du passé ", il est toujours plus facile de regarder dans le rétroviseur que dans les jumelles ou la longue vue. Ne jouons pas les Cassandre, l'apocalypse que d'aucuns nous annonçaient pour le 21/12/2012, n'a pas eu lieu . Œdipe a  des yeux pour ne pas voir et finit par se les crever. Tirésias est aveugle, mais il est voyant .
 
Etre lucide, c'est difficile mais souhaitable.
Le soleil réchauffe mais peut brûler
"Seuls le Soleil et la Mort ne peuvent se regarder en face".(La Rochefoucauld)
"La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil". (René Char).
 
Tenir ce blog

Mettre des mots à la queue-leu-leu du 1er Janvier au 31 Décembre, les jeter sur la page comme les rimes du Petit Poucet de Rimbaud ; continuer à marcher...La ligne d'horizon toujours se déplace.
 
 
 
 
Garder les yeux ouverts sur tout et sur tous
 
 
On ne sait pas ce qu'on va trouver en 2013, l'essentiel est de continuer à chercher.

Le matin
Tapoter la taie de son oreiller
pour garder quelques rêves au frais.


 
Et si on se jetait à l'eau ...?!!