Monotype/ Jacques Poullaouec
Nuit blanche
dans un lit blanc
je regarde la lune
j'épuise ma douleur
je puise à la vie
sans fond.
J'ai déposé mes rêves à la consigne de la nuit le jour va se lever il va falloir reprendre chair la nuit prochaine je reviendrai rôder du côté des étoiles celles qui sont sous mes paupières je m'allongerai le long des ombres longues que le soleil a oubliées dans les herbes grises les flammes-fleurs ont chauffé à blanc quelques poussières de rêves les oiseaux mercenaires du vent dérivent à la crête des nuages les volets sont tirés la peau du ciel est tendue les visages évanouis vont reparaître les murs ont des trous les mains du vent s'y glisseront jusqu'à mon visage
La nuit
il n'y a pas que le sable
qui se dépose
il y a aussi la mer
qui se retire
et les rêves étoilés
brillent
libérés de nous-mêmes
garder quelques mots
à l'ombre